Henri a écrit :.
Si l' on refait soit même, je déconseille le câble inox, car il est intéressant de pouvoir étamer les extrémités, ce qui améliore la tenue des serre- câbles et maintient le toronnage .
En effet, bien vu, je n'y avais pas pensé (tellement habitué à ce que tout ce qui est métallique doive être en inox sur un bateau qu'on finit par oublier que ça peut ne pas être adapté ailleurs )
Suite de la tentative de démontage des moyeux ce soir. Je croise les doigts.
Bon, et bien tout est démonté : nous travaillons dans le hangar d'un membre de notre famille, qui a un paquet de restauration derrière lui, et il a probablement du avoir pitié de nous et quand je suis revenu ce soir pour travailler sur la voiture, hop les deux moyens restant étaient démontés. Ouf, je m'étais préparé à me battre avec eux.
Les 4 freins sont démontés, restent à un peu nettoyer tout ça et à les porter à regarnir. Merci pour la proposition d'adresse mais nous avons un spécialiste qui regarnit normalement tout type de freins à quelques kilomètres de chez nous. On va tenter cette adresse là.
J'ai démonté et nettoyé les mâchoires de freins pour les porter à regarnir.
Petite question/problème : j'ai identifié chaque mâchoire afin de remettre tout exactement à sa place.
Problème: la société de garnissage m'indique qu'ils sablent/nettoient les mâchoires et donc ils ne peuvent pas me garantir que mes inscriptions au marqueur indélébile seront encore là après.
J'ai examiné longuement les machoires : elles semblent toutes exactement identiques.
Est-ce que quelqu'un pourrait me confirmer que les mâchoires de freins sur une B14F sont symétriques et identiques et qu'elles peuvent être permutées ?
Sinon, je devrais trouver un moyen de graver sur les pièces d'où elles proviennent pour être sûr de ne pas avoir de problème au remontage.
Bonsoir,
Merci Schum22 pour ton aide.
Nous avons une F : J'ai re-vérifié les mâchoires : 6 sur 8 d'entre elles portent un numéro de pièce : 112746, deux des machoires ne comportent aucune référence.
Je ne retrouve pas ce numéro de pièce dans la version électronique de la liste des pièces donc à moins d'en avoir uniquement deux différentes, elles semblent bien identiques.
Au final, l'artisan qui va les regarnir a accepté de les sabler une par une et de renoter directement chaque pièce: donc ça devrait permettre de remonter exactement à l'identique. Tant pis si c'est un exces de zèle et que les pièces pouvaient être permutées : il vaut mieux en faire trop que pas assez.
Au niveau garniture, j'ai trouvé deux références dans "les archives du collectionneur" : 275 * 32 *4.5mm ou 248 * 32 * 4.5mm.
Vu que le "regarnisseur" m'a demandé l'épaisseur, je vois qu'il y a une seule épaisseur: 4.5 mm reprise.
Allons y pour regarnir, en attendant de récupérer les mâchoires, on va s'occuper des câbles.
Début du remontage des freins: avec des machoires regarnies.
Ps: Comme je poste des photos de l'avancement des travaux, je ne sais pas si ça n'aurait pas plus sa place dans "En restauration". Si oui, peut-être est-il possible de déplacer ce sujet ? ou bien je peux en ouvrir un autre ?
Nos voitures ont certainement toutes des histoires extraordinaires, déjà parce qu'elles ont survécu plus de 80 ans pour être encore en état de rouler (ou dans un état qui permettra de les remettre en route)
La B14F de mon père ne déroge pas à la règle mais ce qui est amusant c'est qu'on connait parfaitement la deuxième moitié de sa vie, et presque pas la première.
Pour ceux que ça pourrait intéresser, voici ce que je connais de son histoire familiale.
En résumé, il y a un peu plus de 40 ans, cette voiture a été échangée par mon grand oncle contre une Traction. A l'époque, mon père devait avoir dans les 18 ans et bien que vivant en Belgique à 300km de la propriété de famille en Normandie, il s'est assez vite lancé dans sa restauration durant ses vacances sur place, avec les moyens du bord.
La voiture n'était pas forcément en mauvaise état même si elle avait été échangée chez un ferrailleur: qui lui même l'avait récupéré pour pas très cher avec mission de la mettre au pilon. La vente n'incluait donc pas la carte grise et quand le dernier "vrai" propriétaire qui avait gardé le précieux sésame a été contacté pour le récupérer, il n'a évidemment pas apprécié d'apprendre que la voiture avait revendue et a exigé de l'argent pour "lâcher" la carte grise.
De ce que je sais le moteur était grippé et il a fallut une bonne dose d'huile dégrippante dans chaque cylindre pour permettre sa remise en route.
Après une restauration de la carrosserie, une peinture complète (au rouleau entre Noël et Nouvel An dans une remise non chauffée...) , des travaux mécaniques et un nouveau câblage électrique, elle était prête à reprendre la route.
Vers 19 ou 20 ans, mon père a conçu le projet de partir en vacances avec la voiture, certes pas très loin, mais à 150km quand même, ce qui était un vrai trajet à l'époque surtout pour une voiture de ce type "remise en route".
L'histoire est certainement un peu romancée, mais je l'ai toujours entendu ainsi depuis que je suis né : ils sont parti avec 2 cousins, vers 5 ou 6h du matin (incapables de dormir plus longtemps tellement ils étaient impatients), avec un stock d'essence et d'huile et les quelques outils qu'ils possédaient. Ils sont arrivés sans encombre mais... beaucoup trop tôt et ayant réveillé tout le monde dans la maison de vacances, l’accueil fut froid, pour 3 jeunes qui avaient l'impression d'avoir réalisé un raid.
Inutile de préciser qu'ils ont du succès durant leurs vacances se déplaçant en B14 dans la station balnéaire. Mon père avait d'ailleurs négocié avec le tenancier d'une crêperie des environs de coller de la pub pour l'établissement en question au dessus des marchepieds, en échange de pouvoir consommer gratuitement et d'avoir une place réservée devant le restaurant (Pour l'anecdote mon paternel a ensuite fait des études de commercial, ceci explique probablement cela...)
Petite histoire quand même pendant ces vacances : la famille faisant de la voile, il a évidemment fallu qu'ils fassent naufrage et qu'ils finissent sur la coque du bateau retourné.
Portefeuille et papiers de la voiture perdus, il parait que le passage par la gendarmerie pour une déclaration de perte fut digne d'un film de De Funès, surtout quand il fallut renseigner le modèle et l'année de construction de la voiture, au gendarme tapant à un doigt sur sa machine à écrire...
Le retour s'est passé lui aussi sans panne et sans péripétie notable
La voiture a ensuite passé les 40 années suivantes en Normandie où je l'ai toujours connu, tout petit déjà, elle sortait de temps à autre pour une balade ou lors d'un mariage familial.
Pour l'anecdote, pendant longtemps pour moi c'était la "bécatorsse" et ce n'est qu'après avoir appris à lire, que je me suis un jour rendu compte que c'était en fait "B14" (et je me souviens avoir été très surpris ce jour-là)
A l'époque, on houspillait mon père pour la sortir à chaque fois qu'on venait pour passer un week-end dans la famille: s’il y avait de l'essence dans le réservoir c'était jouable, si il fallait le convaincre d'aller remplir un bidon au village voisin, ça devenait plus délicat à négocier.
Je me souviens également d'avoir suer pour tirer des arrosoirs d'eau pour remplir le radiateur et d'avoir parfois fini trempé. C'est qu'il est haut le bouchon de radiateur quand on a 6 ou 7 ans et qu'on porte un seau d'eau à bout de bras.
On en arrive donc à il y a 3 ans et demi lorsque mon grand oncle a proposé à mon paternel de lui céder la voiture pour écrire un nouveau chapitre de sa petite histoire. S'en est suivi une visite sur place pour examiner la patiente qui n'avait plus tournée depuis une petite dizaine d'années.
Mon père a un peu hésité devant l'ampleur de la tâche, il a fallu le convaincre de se lancer sans trop réfléchir ou essayer de tout prévoir. Et aussi lui dire que même si il serait plus simple et plus rapide d'acheter "une" B14 prête à rouler, ça ne serait jamais "LA" B14.
Quelques mois plus tard un aller retour avec un plateau la ramenait en Belgique, dans le hangar d'un cousin qui nous a hébergés pendant le plus gros de la restauration en nous donnant de sacrés coups de main quand on était complétement largués.
Et voilà, donc comment je me suis retrouvé à restaurer cette voiture avec mon père, sans jamais avoir envisagé avant d'un jour restaurer une voiture et sans la moindre compétence en mécanique (A un peu plus de 30 ans, je fais malheureusement partie d'une génération où on ne bricole plus vraiment sa première voiture quand on est étudiant, vu que ce n'est plus de la mécanique accessible pour les amateurs)
C'est donc pour ça que je vous ai posé des tonnes de question "ultra basiques" ces trois dernières années et vous avez été d'un très grand secours et d'une aide très précieuse.
Notre voiture ne serait jamais impeccable ou d'un vert "d'origine Citroën" mais nous avons tenu à la restaurer pour qu'elle garde l'aspect qu'on lui a connu depuis 40 ans. Il aurait été tout à fait impossible de faire autrement. Et si on a ajouté des clignotants discrets et un deuxième feu stop à l'arrière, on a vraiment tout fait pour la garder inchangée y compris pour les éléments "non d'époque" qui s'y trouvaient.
J'ignore si un jour, je me tenterai à posséder une autre voiture de collection en plus, mais je sais que celle là restera toujours avec un statu particulier pour moi ainsi que pour les membres de notre famille.
Dernière modification par iclo le 12 sept. 2014, 00:04, modifié 1 fois.
La trentaine comme toi (enfin 36) je me lance sans rien connaître ni en mécanique, ni en carrosserie.
Même si ça m'a toujours intéressé, j'ai toujours eu du mal à aller au delà des notions de base.
Donc bravo et c'est vraiment une incroyable aventure !
Quelle chance de connaitre une grande partie de l'histoire de la B14.
Pour ma part j'aimerai bien savoir ce qu'ont vécu mes voitures pendant ses 80 et quelques années.
Et bien aujourd'hui, ce fut une mauvaise balade : petite sortie de quelques kilomètres après le boulot, jusqu'au moment où nous avons perdu... la roue arrière droite.
Ca fait une très très sale impression.
Heureusement les dégâts sont relativement limités : la voiture s'est posé sur le disque flasque sur le quel sont monté les machoires de freins. Et on se dit que la carrosserie n'a rien, que personne n'a été blessé et que ça c'est le plus important.
Résultat: le disque a été attaqué par le frottement sur le sol et la mâchoire de freins inférieure a été sérieusement attaquée.
On a réussi à remonter la voiture (grâce à un gentil monsieur devant chez qui on s'est immobilisé et qui a sorti crique, outils et bastaing de bois pour relever la voiture)
et à remonter la roue pour faire les 3 km nous séparant du garage, avec le câble de freins détendus au maximum.
Je n'ai encore rien démonté, mais je sens que je vais chercher dans les semaines à venir une mâchoire de frein et potentiellement un flasque porte-freins (a voir au démontage si il est récupérable ou pas)
Après je m'interroge sur ce qui a pu se passer : le boulon avait été serré... sérieusement et la rondelle arrêtoirs avait été matée contre le boulon.
La roue avait tendance à freiner un peu en permanence (nouvelle garniture), est-ce que ça aurait pu forcer le boulon à se déserrer...
Évidemment, on relativise en ce disant "ça aurait pu être bien pire" mais bon, ça fait quand même râler et une jolie montée d'adrénaline.